La mort de la sociologie ! Une nouvelle opportunité pour les sociologues.

Dans le document suivant, vous apprendrez pourquoi une nouvelle science de gestion mènera à la mort de la sociologie et pourquoi ceci est bon pour les sociologues qui veulent étudier et changer les sociétés.

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La mort de la sociologie ! Une nouvelle opportunité pour les sociologues.

La vie nous fait parfois faire un détour sinueux. Pour moi, les années 1976, 1989, 2002, 2005, 2007 et 2020 sont des jalons importants. Chacun à leur façon ces jalons m’ont amené à développer Citoyens & Sociétés qui est une initiative innovante dont l’objectif est de coordonner l’action citoyenne de façon à ce que nous puissions bâtir ensemble de meilleures sociétés.

Si le chemin a été si long, c’est parce qu’avant que je puisse commencer à coordonner les actions, j’ai dû comprendre ce qu’est une société et développer un modèle théorique de ce qu’est une « bonne  société». J’ai aussi dû comprendre ce qu’est un citoyen et identifier l’archétype du « bon citoyen». Sans ces compréhensions, il aurait été impossible d’arriver à cette destination.

Pour répondre à ces questions, je me suis naturellement tourné vers la sociologie, qui est la science qui étudie les sociétés. J’ai consulté des centaines de livres et d’articles en plus de puiser dans les connaissances de nombreux sociologues et des sociolophiles à travers d’innombrables d’échanges dans des forums de discussions sociologiques. Malheureusement, malgré mes nombreuses lectures et discussions, je n’ai pas trouvé de réponses.

C’est à ce moment que j’ai compris que la sociologie ne maitrisait pas son sujet d’étude. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à le dire puisque les sociologues Frisby et Derek dans leur livre « Society » sont arrivés à la même conclusion :

« À la question qu’est-ce que la sociologie ? », la réponse habituelle des sociologues — reste — toujours « l’étude de la société ». Pourtant, le paradoxe est que pendant la plus grande partie du XXe siècle, la sociologie n’a en fait pas du tout été cela. La « société » s’est avérée de loin une abstraction trop grandiose pour les goûts sociologiques modernes.[1] »

Devant l’absence d’une définition claire, nette et précise de ce qu’est une société, j’ai commencé à me poser des questions sur son utilité. En effet : 

  • Comment une science qui étudie les sociétés peut-elle être utile si elle n’a même pas une définition claire, nette et précise de ce qu’est une société ?
  • Comment une science qui étudie les sociétés peut-elle être utile si elle n’offre même pas un modèle théorique qui nous aiderait à développer de meilleures sociétés ?
  • Enfin, comment une science qui ne répond pas aux besoins de ses utilisateurs ; les politiciens, les scientifiques, les administrateurs, les fonctionnaires, etc., peut-elle continuer à exister ?
    • La biologie existerait-elle si elle ne répondait pas aux besoins des docteurs et autres spécialistes de la santé ?
      • À titre d’exemple, la phrénologie n’existe plus, car l’étude des bosses d’un crâne n’était d’aucune utilité pour aider les psychologues à comprendre leur patient.

Ce manque de connaissances sociologique est selon moi à l’origine du vide d’ingéniosité que Thomas Homer-Dixon a identifié dans son livre « Ingenuity Gap ». Le politicologue a fait le constat suivant :

« Pour des raisons que nous ne comprenons pas encore complètement, les progrès dans les sciences sociales sont particulièrement lents ; mais nous avons désespérément besoin de meilleures connaissances scientifiques sociales pour construire les institutions sophistiquées du monde d’aujourd’hui[2]. »

La question que nous devons nous poser est la suivante : « pourquoi avons-nous un vide d’ingéniosité sociologique alors que nous avons investi des centaines de milliards de dollars[3] dans ce domaine ? »  

Il n’y a qu’une seule raison pour expliquer ce vide malgré cet énorme investissement; la sociologie n’est tout simplement pas la bonne science pour étudier les sociétés. (D’ailleurs pour certains sociologues la sociologie n’est pas une science[4] et pour d’autres la sociologie n’est qu’une discipline au même titre que l’histoire.[5])     

Ceci implique que tous les sociologues qui veulent étudier et changer les sociétés n’ont pas accès aux bonnes lentilles scientifiques pour les étudier et les changer. 

Donc, puisque la sociologie n’est pas la bonne science pour étudier les sociétés, elle ne pourra jamais répondre à nos besoins. La seule conclusion logique est que la sociologie subira un long et graduel déclin.

Un déclin ou une chute libre ?

Cependant, le déclin de la sociologie pourrait être plus rapide.

En effet, si ce n’était du fait que la sociologie n’est pas la bonne science pour étudier la société, le déclin pourrait s’étaler sur plusieurs décennies, puisque nous n’avons aucune autre alternative.

Cependant, si une nouvelle alternative apparaissait, le déclin pourrait s’accélérer, car les politiciens, les scientifiques, les administrateurs et les fonctionnaires chercheraient à essayer une autre avenue plutôt que de continuer avec une science qui ne répond pas vraiment à leurs besoins.

Si en plus cette alternative réussissait à offrir des modèles théoriques, des lignes directrices, des lois scientifiques et des méthodologies qui répondaient aux besoins des citoyens, incluant les politiciens, les scientifiques, les administrateurs, les fonctionnaires, etc., alors le déclin se transformerait en chute libre.

Or, il y a justement une nouvelle science sociale qui offre une alternative à la sociologie. Cette nouvelle alternative est une science de gestion[6] que j’ai nommée SOCIÉTALogie[7].

Si une science de gestion peut remplacer la sociologie, c’est parce que les sociétés sont en fait des organisations. C’est l’hypothèse que j’ai faite il y a 15 ans et que j’ai pu confirmer en répondant aux questions suivantes : si les sociétés sont des organisations, à qui appartiennent-elles ? Quels sont leurs buts ? Quelles ressources utilisent-elles ? Etc.

Graduellement, à mesure que je répondais à ces questions, j’identifiais des lois et des lignes directrices que j’ai utilisées pour concevoir des méthodologies et des modèles théoriques.

À la fin, j’avais accès à une science spécifiquement conçue pour étudier les sociétés en tant qu’organisations et la citoyenneté en tant que profession.

Cette nouvelle science offre enfin aux sociologues non seulement l’opportunité d’étudier les sociétés, mais pour aussi savoir comment bâtir de meilleures sociétés. Cette opportunité est aussi disponible pour les scientifiques des autres sciences sociales, et les citoyens intéressés par le développement de meilleures sociétés.

Les modèles sociétalogiques

La SOCIÉTALogie permet de mieux comprendre les sociétés et le rôle que les citoyens y jouent. Cependant, l’apport le plus important provenant de cette science de gestion ce sont ses modèles scientifiques.

En effet, s’il est important de comprendre les sociétés, il est encore plus important de pouvoir les comparer à un modèle théorique afin de guider nos actions. Or nous n’avons jamais eu accès à des modèles scientifiques avant et c’est cette absence de modèles qui explique selon moi pourquoi il y a un vide d’ingéniosité sociologique.

Le fait d’avoir maintenant accès à deux modèles scientifiques qui définissent scientifiquement ce qu’est une société performante et ce qu’est un citoyen compétent produit des innovations sociales importantes.

Une société performante[8]

Sociétalogiquement parlant une société performante est une société équilibrée, c’est-à-dire une société où la grande majorité des actions individuelles, de groupes et collectives facilitent le :

          • développement ainsi que l’intégration sociale et sociétale des citoyens,
          • fonctionnement et développement des collectivités, et
          • fonctionnement et développement des gouvernements.

Lorsqu’une société utilise ces lignes directrices, elle parvient à un équilibre dans la manière dont les ressources sont utilisées pour répondre à la fois aux besoins individuels et sociaux des citoyens ainsi qu’aux besoins de la collectivité tout en réduisant le niveau des tensions, des frictions et des conflits sociaux et sociétaux et en augmentant la qualité de vie de tous les citoyens.

Naturellement, lorsque nous atteignons cet équilibre, il y aura encore des conflits, à la fois entre les citoyens et envers la collectivité, mais ils sont alors périphériques. Cela signifie qu’ils sont davantage dus à notre nature sociale que dus à la façon dont nous gérons nos sociétés.

Un citoyen compétent

Sociétalogiquement parlant l’archétype d’un bon citoyen est un citoyen compétent c’est-à-dire un citoyen qui a :

      1. acquis les connaissances (le savoir)
      2. développées des habiletés (le savoir-faire)
      3. l’attitude (le savoir-être),

qui vont lui permettre d’être personnellement, socialement et sociétalement compétent. Cela veut dire que le citoyen a les outils qui facilitent :

      1. son développement personnel: psychologique, physique, intellectuel, économique, etc., afin qu’il soit une meilleure personne pour lui-même.
      2. Son intégration sociale, afin qu’il puisse avoir de meilleures relations avec les autres et ainsi diminuer les conflits sociaux.
      3. Son intégration sociétale, afin qu’il puisse participer activement et positivement dans le fonctionnement et le développement des sociétés dans lesquelles il vit et mieux comprendre le rôle des gouvernements.

Lorsque les citoyens sont compétents, ils sont capables de prévenir, résoudre et gérer des problèmes par eux-mêmes ce qui diminue la quantité de ressources collectives que le gouvernement doit investir pour résoudre des problèmes qui peuvent être prévenus, et augmente de par le fait même leur qualité de vie. 

Ceci permet au gouvernement d’être plus rapide pour résoudre les problèmes qui ne peuvent être évités, ou de mieux les gérer s’il ne peut pas les résoudre.

Donc plus les citoyens sont compétents, meilleures sont les sociétés dans lesquelles ils vivent.

Stratégies sociétalogiques 

La SOCIÉTALogie offre deux stratégies. La première est axée sur la méthodologie tandis que la seconde se concentre sur les modèles.

La stratégie axée sur la méthodologie

La stratégie méthodologique permet d’étudier et d’évaluer toutes les sociétés, présentes et passées, et ce peu importe leurs tailles et où elles se trouvent sur notre village global.

La méthodologie peut être utilisée pour étudier tous les aspects d’une société de la politique à l’économique, du social à l’organisationnelle, de l’éducation à la religion, etc.

Cette stratégie est efficace pour évaluer les forces et les faiblesses des citoyens, des gouvernements et des sociétés.

La stratégie axée sur les modèles

La stratégie de modélisation est une stratégie axée sur le futur. Elle utilise les buts et les objectifs des modèles sociétalogiques de ce qu’est une société équilibrée, et de ce qu’est un citoyen compétent, pour guider nos actions individuelles, de groupes et collectives.

Cette stratégie est efficace pour engager les citoyens et faciliter le changement. Son efficacité est entre autres accrue, car les buts et objectifs sont politiquement, philosophiquement et religieusement neutres. En effet, les moyens et les actions sont évalués en fonction de leurs compatibilités avec le développement d’une société équilibrée et non selon leurs origines idéologiques.

Approche sociétalogique

La SOCIÉTALogie offre une panoplie d’outils pour étudier et évaluer nos sociétés ainsi que pour guider nos actions. Nous pouvons utiliser deux approches pour atteindre l’équilibre : ascendante et descendante.

Ascendante

Créer un mouvement où les citoyens apprennent à devenir compétents et utilisent leurs connaissances et leurs compétences pour rendre leurs sociétés plus performantes.

Descendante

Dans cette approche, les concitoyens que nous avons élus peuvent modifier les différents programmes gouvernementaux afin qu’ils réduisent le niveau des tensions, frictions et conflits sociaux et sociétaux et aident les citoyens à devenir plus compétents.

Bien entendu, les deux approches peuvent être utilisées simultanément.

Les outils sociétalogiques

Vu le caractère managérial de la SOCIÉTALogie il est possible de développer différents outils d’évaluation, en voici trois : le Retour sur investissement sociétal, le Quotient citoyen et l’Empreinte citoyenne.

1.   Le Retour sur investissement sociétal

Pour évaluer l’impact des actions individuelles, de groupes et collectives, il est possible de calculer le « Retour sur investissement sociétal ». (RIS)

En utilisant le modèle théorique d’une société performante, soit une société équilibrée, le RIS permet de comparer plusieurs actions entre elles et d’identifier laquelle a un meilleur retour sur investissement pour la société en fonction de l’impact qu’elles ont sur le :

          • développement ainsi que l’intégration sociale et sociétale des citoyens,
          • fonctionnement et développement des collectivités, et
          • fonctionnement et développement des gouvernements.

L’outil du Retour sur investissement sociétal peut être utilisé formellement, en utilisant des barèmes prédéfinis, ou informellement, comme une règle de base.

2.   Le Quotient citoyen

Afin d’être compétent, il faut avoir acquis des connaissances.  Le Quotient Citoyen (Le Qc) est un questionnaire. Il permet aux citoyens d’évaluer leurs connaissances en fonction des 3 domaines de compétence reliés à la citoyenneté, soit leurs connaissances associées à leur :

      1. Développement personnel,
      2. Intégration sociale, et
      3. Intégration sociétale.

3.   L’empreinte citoyenne.

Afin d’être compétent, il faut aussi avoir développé des habiletés. L’Empreinte Citoyenne (EC) est un questionnaire qui permet aux citoyens d’évaluer leurs impacts sur les ressources de la collectivité.

En tant que citoyens, nous pouvons avoir un impact positif ou négatif sur la collectivité en fonction de notre contribution sociétale  et de notre consommation sociétale. Lorsque ces impacts sont positifs, notre empreinte citoyenne est positive.

En additionnant le score des deux questionnaires, les citoyens peuvent se comparer à l’archétype du citoyen modèle.

Il ne peut n’y avoir qu’une science qui étudie la société

Les sociologues Frisby et Sayer concluent dans leur livre « Society » : 

«La sociologie peut apparemment se passer parfaitement bien sans la société. En effet, un argument plus que plausible peut être avancé pour dire que la connaissance sociologique a progressé dans la mesure où la discipline s’est enfin libérée de la spéculation infructueuse sur la société en tant que telle — quelle que soit sa conception — et s’est tournée vers l’étude empirique des instances réelles de la société humaine.[9]»

Puisque le concept de « société » s’est avéré de loin une abstraction trop grandiose pour les lentilles scientifiques utilisées par la sociologie, la sociologie n’étudie donc plus les sociétés, mais le socius

La SOCIÉTALogie est donc la seule alternative que nous avons pour étudier les sociétés. C’est pour cela qu’à moyen ou long terme, la SOCIÉTALogie remplacera la sociologie.

L’approche de Citoyens & Sociétés

Citoyens & Sociétés utilise les deux stratégies pour répondre aux différents besoins des citoyens qu’ils soient politiciens, scientifiques, administrateurs, fonctionnaires, etc.

Pour plus d’information, visitez le site de Citoyens & Sociétés.

Vous y trouverez de l’information sur :       

  1. la première communauté de pratique de citoyens au monde.
    1. Cette initiative intéressera tous les citoyens qui souhaitent bâtir ensemble des meilleures sociétés.

La communauté utilise la stratégie axée sur les modèles pour identifier les meilleures pratiques à utiliser et l’approche ascendante pour voir à leur mise en application. 

  1. Nos services d’experts-conseils 
    1. Nos services intéresseront tous ceux et celles qui recherchent de nouvelles méthodologies scientifiques ou de nouveaux modèles scientifiques conçus spécifiquement pour étudier à la fois les citoyens et les sociétés.

Ceci est important puisque les sociétés ne sont que le résultat de nos actions individuelles, de groupes et collectives. Si vous êtes intéressé, merci de nous contacter.

  1. Nos formations et conférences. 
    1. Ces services intéresseront tous ceux et celles qui veulent mieux comprendre la SOCIÉTALogie ou encore certains éléments spécifiques comme : 
      1. Comment accroître l’éthique citoyenne,
      2. Comment amener les citoyens à respecter et défendre la liberté des autres.
      3. Comprendre la création et l’utilisation des constructions sociales pour faciliter le développement de sociétés équilibrées.

Si vous êtes intéressé, merci de nous contacter.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas de communiquer avec nous : info@citoyensetsocietes.org

Merci pour votre appui.

Denis Pageau
SOCIÉTALogue et 
fondateur de Citoyens & Sociétés

 

1-844-568-6793

Info@CitoyensEtSocietes.org

www.CitoyensEtSocietes.org.

[1] Frisby D., and Sayer, D. “Society,” Tavistock Books, July 1, 1986, ISBN 0-85312-852-9, p. 121 (Traduction libre)

[2] Homer-Dixon, T., « The Ingenuity Gap, Can We solve the Problems of the Puture », Vintage Canada Edition 2001, ISBN 0-676-97296-9 page 3 (Traduction libre)

[3] Ce chiffre est naturellement une estimation plutôt rudimentaire des coûts engendrés pour développer et maintenir cette science sur notre village global depuis 125 ans, soit depuis qu’elle existe. L’estimation prend en ligne de compte les coûts pour former les sociologues, le coût des recherches, des publications, des conférences, etc., ainsi que des coûts associés à la gestion.

[4] https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/jtsb.12208

[5] https://journals.openedition.org/sociologies/4097

[6] Les sciences de gestion sont des sciences sociales.

[7] SOCIÉTAL vient du latin classique « societas », qui signifie association, qui est une forme d’organisation.

[8] L’utilisation des termes « performante » et « compétent » au lieu de l’adjectif « bon » est un avantage important. En effet, les termes « performant » et «  compétent » nous éloignent des implications morales, religieuses et philosophiques associées au mot « bon » et nous obligent à nous concentrer sur le résultat final.

[9] Frisby D., and Sayer, D. “Society,” Tavistock Books, July 1, 1986, ISBN 0-85312-852-9, p. 122 (traduction libre).